« La médecine, c'est l'art d'imiter les procédés curatifs de la nature » - Hippocrate
Une belle crinière en santé est, dans notre société symbole de jeunesse et de vitalité. D’une part, il y a les représentations sociales qui font en sorte que l’on accorde une grande importance aux cheveux et d’une autre part, il est vrai que l’état de la chevelure reflète en partie l’état de santé et vitalité d’une personne. Quand la perte de cheveux devient importante et/ou prolongée, cela entraîne des préoccupations qui sont tout à fait légitimes, tant au niveau physiologiques qu’esthétique, puisqu’une chute importante de cheveux est souvent la manifestation d’une problématique ou un déséquilibre à adresser. Voyons d’abord quelles en sont les causes les plus fréquentes ainsi que quelques solutions naturelles afin de la ralentir et conserver une bonne santé capillaire dans les situations où il est possible d’intervenir.
Tout d’abord les changements de saison, notamment l’automne, ont tendance à augmenter la perte de cheveux. Le stress peut aussi enclencher une chute plus importante, faisant en sorte que le cycle du cheveu s’accélère. Cette problématique, nommée effluvium télogène est parfois difficile à reconnaître, puisque les cheveux ne vont tomber typiquement que 2-3 mois après une grande période de stress ou un choc. Les autres causes fréquentes de perte de cheveux chez la femme sont reliées à l’hérédité ou encore des déséquilibres ou transitions hormonales. Dans le cas des transitions hormonales comme une grossesse et la ménopause. Les déséquilibres hormonaux quant à eux, peuvent être plus complexes. En effet, un déséquilibre au niveau des hormones mâles, plus précisément un hyperandrogénisme (taux anormal d’hormones androgènes), pourrait favoriser cette problématique. C’est d’ailleurs le cas pour les femmes atteintes du SOPK (syndrome des ovaires polykystiques). Mentionnons également que des problèmes au niveau de la glande thyroïde pourraient également être en cause d’une chute plus importante de cheveux. Finalement, certaines déficiences en nutriments, notamment le fer, le zinc et le silicium peuvent également favoriser la perte de cheveux ou nuire de façon générale à la bonne santé capillaire. Plusieurs de ces facteurs sont malheureusement inévitables et difficiles à adresser tant au niveau médical que du côté des médecines complémentaires. Toutefois, il est possible de mettre les chances de son côté pour contrôler au maximum la chute, lorsqu’elle est due à un déséquilibre hormonal, des déficiences nutritionnelles ou du stress. Voici quelques pistes de solutions à explorer :
Dans le cas des chutes de cheveux dues aux changements en lien avec une grossesse ou à la ménopause, il sera difficile d’avoir un impact, puisque ce sont des événements sur lesquels nous n’avons peu ou pas de contrôle. Toutefois, il y a moyen de favoriser la santé capillaire en adoptant des saines habitudes de vie : Réduire les effets du stress au maximum, s’assurer de consommer suffisamment d’aliments remplis de vitamines et minéraux, etc. ll est également intéressant d’ajouter un complexe de multivitamines de qualité à son quotidien, puisque ce sont des périodes critiques dans la vie de la femme, d’autant plus pour une femme qui allaite, il s’agit d’une période de grande demande énergétique qui nécessite un apport nutritionnel accru. Dans ce cas-ci, il peut être avantageux de poursuivre la prise des multivitamines prénatales, allant jusqu’à 6 mois en post-natal. Dans le cas particulier de déséquilibres hormonaux, voici quelques plantes médicinales intéressantes à explorer :
Vitex (Vitex agnus-castus): Une plante régulatrice avec un effet progestéronique. À essayer en cas de cycle irrégulier et en cas de cycle trop court ou trop long. Elle peut aussi aider à diminuer le niveau trop élevé d’hormones androgènes.
Dose : 7 à 15 gouttes de teinture le matin à jeun dans un peu d’eau.
Précautions : Éviter si vous avez des douleurs aux seins. Ne pas prendre en même temps que des traitements hormonaux (contraceptifs, remplacement hormonal à la ménopause, antagonistes des récepteurs à dopamine).
Pivoine blanche (Paeonia lactiflora) : La racine de pivoine est une tonique et régulatrice hormonale. Elle est entre autres utilisée en cas de cycle irrégulier et de syndrome des ovaires polykystiques.
Dose : 3 à 5 ml de teinture dans un peu d’eau, 1 à 2 fois par jour
Précaution : Ne pas prendre enceinte ou en cas d’allaitement.
Reishi (Ganoderma lucidum): C’est une plante adaptogène, donc elle agira particulièrement au niveau endocrinien, nerveux et immunitaire. Ce champignon est un allié dans le cas des pertes de cheveux liées au SOPK. De plus, elle aide à réguler le système nerveux et améliorer l’énergie.
Dose : 1ml de teinture, 2X/ Jour dans un peu d’eau
Précautions : En cas de prise de médicaments, s’informer à un professionnel de la santé, car pourrait interragir, notamment avec les médicaments ayant pour effet de modifier l’agrégation plaquettaire.
Pour calmer le système nerveux, un truc simple et efficace est de pratiquer la cohérence cardiaque: Il suffit de respirer pendant 5 minutes à un rythme régulier et ce, 3 fois par jour. Il existe plusieurs applications gratuites de cohérence cardiaque que vous pourrez télécharger. Voici une plante alliée du système nerveux :
L’avoine verte (Avena sativa): L’avoine est une grande tonique du système nerveux. En plus, elle contient plusieurs nutriments favorables au cycle hormonal de la femme, dont le calcium. À prendre à long-terme en infusion de préférence pour son aspect nutritif. Dose : 1 c. à table par tasse. Infuser 20 minutes avec couvercle. Boire jusqu'à 1 litre par jour |
Une bonne multivitamine, contenant suffisamment de fer, de zinc, de silicium est une avenue à envisager, en plus d’une alimentation variée et saine. De plus, il est possible d’ajouter des plantes médicinales aux vertus nutritives pour nourrir en profondeur le corps.
Ashwaganda (Withania somnifera) : Une belle plante tonique, nutritive, qui contient aussi beaucoup de fer. Elle pourrait être bénéfique autant chez l’homme que chez la femme.
Dose : 1 c. à thé comble de poudre de racines dans un peu d’eau ou de lait chaud par jour.
Précautions : Ne pas prendre avec de la médication pour la glande thyroïde, lorsqu’il y a intolérance à la famille des solanacées, lorsqu’il y a excès de fer dans le sang et durant la grossesse. Pourrait augmenter l’effet des barbituriques et des benzodiazépines.
Ortie (Urtica dioica) : L’ortie est l’une des plantes les plus nutritives qui soit. Elle contient notamment du fer et du silicium, deux nutriments clés pour la santé capillaire.
Dose : Infuser environ 1 c. à table de feuilles par tasse avec couvercle pendant 15-20 minutes. Boire jusqu’à 1 litre par jour.
Précautions : Ne pas prendre avec des médicaments anti-inflammatoires et des fluidifiants sanguins antagonistes de la vitamine K.
Prêle (Equisetum arvense): Elle contient une importante quantité de silice et aide à fortifier cheveux et ongles. Elle contient également de nombreux autres minéraux, ce qui prévient les déficiences nutritionnelles.
Dose : Infuser 3 c. à thé dans 1 tasse d’eau avec couvercle. Boire 1 à 4 tasses par jour.
Précautions : Éviter en cas de grossesse et en cas d’insuffisance rénale.
Attention : Consultez un médecin lorsque vous éprouvez un malaise ou des symptômes inhabituels. Ne pas interrompre un traitement médical ou pharmaceutique de manière non-assistée d’un médecin ou autre professionnel de la santé. Les recommandations ne devraient jamais être interprétées comme une incitation ou un encouragement à interrompre de tels traitements.
Catherine Drouin (La santé à coeur)
Naturopathe spécialisée en santé de la femme
Praticienne Arvigo
(Massage abdominal Maya)
https://www.lasanteacoeur.com/
Références
Alopécie : tout savoir sur la perte de cheveux (passeportsante.net)
S’attaquer aux racines de la perte de cheveux - Aviva Romm, MD
Materia Medica (Flora Médicina, école d’herboristerie)
10. Institute of HeartMath, B. C. (2014, 09 29). frontiers in Psychology. Consulté le 11 28, 2018, sur US National Library of Medicine (NCBI):
Cardiac coherence, self-regulation, autonomic stability, and psychosocial well-being - PMC (nih.gov)