La respiration consciente, se libérer dans la simplicité

Sylvie Bergeron, NA-4649

Naturothérapeute

« Je ne peux plus faire mon travail ni même prendre l’avion. Et je dois m’envoler dans deux semaines ! Je panique, rien qu’à l’idée de devoir prendre l’avion» me dit YD. « Tu as besoin de tout contrôler, dis-je. Viens, nous allons te faire respirer dans tes émotions ».

Respirer ? On fait ça tous les jours ! Vraiment ? Comment respirez-vous ? Nous sommes souvent très peu conscients de notre comportement respiratoire. Pourtant il parle de notre passé, de traumatismes que nous avons enregistrés et stockés au plus profond de notre ADN pour ne plus en ressentir les dissonances dans notre vie pratique. Prenez dix secondes pour tourner votre conscience vers l’intérieur de votre corps pendant que vous lisez ces lignes. Rien que le fait de conscientiser votre respiration, vous pouvez noter qu’elle change de rythme. Donc oui, vous respirez tous les jours, mais le faites-vous librement ? Sinon, qu’est-ce qui bloque votre souffle ? C’est ce que nous traitons lors d’une séance.

Léonard Orr a amené la technique de respiration consciente en Californie dans les années 70. Plutôt expérimentale dans ses débuts, elle s’est raffinée et mixée à d’autres approches. Dans les années 90 survint une malencontreuse chasse aux sorcières. Plutôt que de faire le ménage, les corporations médicales et de psychologues se sont acharnés à faire table rase de cette pratique que je qualifie encore aujourd’hui de « miraculeuse ». Si bien il n’y a presque plus d’instructeurs pour transmettre et encadrer la pratique. À ce titre, il est souhaitable, dans votre recherche d’un praticien de respiration consciente, qu’il ait reçu une formation de thérapeute.

Lorsque bien pratiquée la technique de respiration consciente n’en demeure pas moins une ressource étonnante pour de nombreux problèmes : asthme, stress, fibromyalgie, insomnie, phobies, peine d’amour ou deuils non résolus et bien sûr anxiété et crise de panique souvent liées à une obligation de performer qui n’a plus de sens, tant sur le plan personnel que professionnel. Tant de choses peuvent être stabilisées lorsque nous prenons la peine de respirer en toute conscience dans le corps !

Être conscient de notre corps, voilà un exploit dans notre monde de plus en plus déséquilibré et violent. Pourtant notre corps porte un code d’intégrité naturel. Dès que nous écoutons notre souffle, nous ne pouvons passer à côté. Mais il arrive que nous soyons si préoccupé par les exigences extérieures, que nous ne parvenons plus à donner la priorité à notre intérieur. C’est alors que nous avons besoin d’un guide. La présence du praticien en respiration consciente est nécessaire au début afin de favoriser le lâcher prise. Il vous donnera le courage de prioriser à votre être plutôt que le paraître, ainsi que la discipline et la technique pour devenir de plus en plus autonome dans la gestion d’émotions enfouies.

J’ai amené Y.D. à reconnecter avec son corps par diverses variations de souffle, puis à conscientiser l’immense charge émotive qu’il retenait dans sa poitrine. Et il a éclaté en sanglot. Haletant, il a fait passer une grosse dose de peurs, de doutes et combien de souffrance d’âme. À son retour de voyage, il  m’a dit : « J’ai dormi comme un bébé dans l’avion ! ». Il a poursuivi : « Comment une personne qui a tout pour réussir peut à ce point être confiné? ». Alors je lui ai répété la petite phrase que mon instructeur m’avait transmise : « Tant que tu résistes, le mal persiste. Si tu l’embrasses, il s’efface ».

Sylvie Bergeron

Coach, auteure, éditrice, formatrice

sylviebergeron.com

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