« La médecine, c'est l'art d'imiter les procédés curatifs de la nature » - Hippocrate
De nos jours, savoir sur quel pied danser lorsque l’on souhaite manger le plus sainement possible n’est pas chose aisée. Qui plus est, l’information disponible au sujet de l’alimentation, bien qu’abondante et accessible, demeure souvent contradictoire. Entre modes et philosophies alimentaires, science et opinions, il devient difficile de s’y retrouver. Il n’en reste pas moins que nous sommes de plus en plus sensibilisés aux bienfaits de l’adoption d’une alimentation saine et la moins transformée possible. C’est dans ce contexte que l’alimentation biologique gagne de plus en plus en popularité dans les choix nutritionnels des québécois et se taille doucement une place au sein de nos supermarchés conventionnels. En effet, les impacts négatifs de l’agriculture industrielle sont de plus en plus connus et font partie des préoccupations sociétales d’aujourd’hui, tant au niveau santé humaine qu’environnementale. Choisir du biologique, c’est un pas dans la bonne direction pour améliorer la qualité des aliments qui se retrouvent dans l’assiette !
L’appellation biologique existe depuis 40 ans au Québec. Tout producteur biologique est soumis à des normes rigoureuses. Dans la production biologique, l’utilisation d’organismes génétiquement modifiés (OGM), d’engrais et pesticides de synthèse, d’hormones de croissance et d’antibiotiques ainsi que d’agents de conservation de synthèse est interdite. De plus, afin de conserver leur certification, les producteurs doivent se soumettre à de nombreuses procédures dont observer une période obligatoire de 36 mois sans l’utilisation des intrants interdits et observer une période de pré-certification de 15 mois. Par la suite, 2 inspections seront faites sur 2 ans et des vérifications annuelles pour les années subséquentes. Pour ce qui est des produits biologiques exportés, par exemple, une tomate biologique du Mexique, ils sont soumis à des normes d’équivalence et doivent également se conformer aux normes du conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV). On peut reconnaître les aliments biologiques par leur étiquette avec une série de 5 chiffres (code barre) dont le premier chiffre est le 9. Pour les produits transformés (autres que les fruits et légumes), la certification sera normalement indiquée par le logo de l’organisme certificateur (ex : Québec-Vrai, Ecocert Canada).
Dans la production agricole industrielle, les récoltes sont généralement plus hâtives pour accroître la productivité. Les fruits et légumes n’ont donc pas le temps nécessaire pour atteindre leur plein potentiel d’enzymes, de vitamines et minéraux. De plus, les pesticides utilisés appauvrissent les fruits et légumes en nutriments. La production biologique vise quant à elle, à favoriser la santé des divers organismes du sol, les végétaux, les animaux et les êtres humains en utilisant la rotation des cultures et les engrais naturels par exemple. En effet, comme l’agriculture biologique va minimiser la dégradation et l’érosion du sol et réduire la pollution (en n’utilisant pas de pesticides, fertilisants et engrais chimiques ni irradiation), la fertilité et la richesse du sol dans lequel pousseront les aliments sera optimisée. L’agriculture industrielle quant à elle, a tendance à appauvrir les sols en nutriments (minéraux et oligo-éléments). Voici quelques faits intéressants en vrac :
- Les sols de cultures biologiques contiennent plus de minéraux et d'oligo-éléments.
- Le maganèse et le sélénium ne se trouvent presque plus dans les sols cultivés de manière conventionnelle.
- Les sols de cultures biologiques ont une grande diversité de micro-organismes.
- Les fruits et légumes biologique contiennent 17% plus d'antioxydants et 69% plus de flavanoides, des composés aux vertues antioxydantes.
Même si l’alimentation biologique semble un choix judicieux pour la santé, il faut demeurer réaliste. Pour certaines personnes, le biologique n’est tout simplement pas accessible au niveau géographique comme tel ou encore en raison de contraintes financières. Il est vrai que les aliments biologiques ont tendance à être un peu plus dispendieux. Toutefois, certains marchés biologiques ont des prix très avantageux et selon la saison, il est possible de trouver des aliments frais à des prix parfois équivalents, voire plus bas que les produits conventionnels. Les produits biologiques qui sont les moins abordables sont généralement les produits transformés et les viandes. Quant aux fruits et légumes, ça vaut définitivement la peine de jeter un coup d’œil ! En saison estivale, de plus en plus de fermes ont instauré le principe des paniers bios, disponibles avec un abonnement. Pour un couple ou une famille, cela peut revenir très bon marché, en plus d’encourager un producteur de votre région et d’avoir accès à de délicieux aliments frais.
Si le biologique du Québec n’est pas accessible, acheter des produits locaux peut vous assurer que vos aliments contiendront généralement beaucoup moins de produits nocifs et pesticides, puisqu’ils auront moins voyagé. De même, il faut garder en tête qu’il existe bon nombre de producteurs ayant des pratiques se rapprochant du biologique, mais qui n’ont pas su obtenir la certification en raison des délais ou des coûts associés par exemple. C’est là qu’il devient intéressant d’échanger avec les fermiers de votre région pour connaître leurs pratiques en matière de culture. Au Québec toutefois, une bonne partie de l’année, l’accès aux aliments frais locaux se complique en raison de l’hiver. Une astuce intéressante consiste à congeler et entreposer des aliments pour l’hiver (congeler les petits fruits, mettre des légumes en bocaux, fermenter ou conserver dans un endroit frais. Par exemple, les courges de l’automne se conservent pendant des mois dans une chambre froide. Cela demande certes un peu de préparation, mais vous permettra d’économiser en plus d’avoir accès à des aliments de qualité en plein hiver. Si ces quelques astuces ne sont pas envisageables, alors il devient raisonnable de songer à se tourner vers des aliments biologiques d’ailleurs ou des aliments conventionnels. Pour faire des choix éclairés, vous pouvez vous référer à la liste du Environnemental Working Group (EWG) qui met régulièrement à jour une liste nommée « Clean Fifteen » et une autre nommée « Dirty Douzain ». En consultant les aliments les plus contaminés et les moins contaminés, vous pouvez faire la part des choses et tenter d’éviter au maximum de consommer des pesticides. En général, les aliments absorbant le plus l’eau ou encore ayant une pelure peu robuste vont contenir plus de pesticides (laitue, épinards, raisins, fraises par exemple). Si vous n’avez pas le choix de choisir des aliments conventionnels, assurez-vous de les nettoyer adéquatement avec du l’eau froide et du bicarbonate de soude et de les frotter avec une brosse. Finalement, rappelez-vous qu’il est toujours mieux de consommer des fruits et légumes non biologiques que de se tourner vers les aliments hautement transformés et raffinés.
Références
https://chfa.ca/fr/Education/reglementation-des-produits-biologiques
https://www.ewg.org/foodnews/clean-fifteen.php
Cours: Alimentation thérapeutique de Flora Médicina
Naturopathe spécialisée en santé de la femme
Praticienne Arvigo (Massage abdominal Maya)