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Les facteurs trophiques et neurotrophiques

23 septembre 2019

Lorsque j'ai décidé de créer un billet sur les neurones, j'ai regardé sur Internet et j'ai trouvé tant de billets sur ce sujet, bien faits avec de superbes photos, que je me suis demandé ce que je pouvais bien dire de plus à leur sujet. On sait par exemple que certains neurones sont des cellules longues, très longues. Ils peuvent même être plus longs que le nerf périphérique qui les contient. Comparé à la taille d'une cellule animale "normale", qui est d'environ 20 µm, le neurone doit entretenir une membrane dont la superficie est beaucoup plus grande.

 

C’est ainsi que la nature a fait les choses merveilleusement. Le système nerveux central représente environ 2 % du poids du corps, mais il consomme entre 20 et 25 % de tout le glucose et de l'oxygène disponibles, nuit et jour. Imaginez ceci : vous invitez 100 amis à votre BBQ annuel. Vous avez préparé une quantité incroyable de nourriture que vous présentez sur une longue table. Deux de vos invités arrivent, plutôt minces, presque maigres, et ils mangent le quart de votre délicieux buffet. Espérons que vos autres invités n’ont pas un tel appétit ! Leçon 1 : nous ne mangeons pas pour rendre nos os et nos muscles plus forts, nous mangeons pour nourrir ce système nerveux affamé.

 

Mais ce n'est pas assez pour eux. Ils ont encore besoin d'autre chose : ils ont besoin de facteurs neurotrophiques. "Trophique" est parfois utilisé pour "neurotrophique" dans certains livres, recherches et sites Web. Mais si nous disons que "trophique" fait référence à la nutrition d'un tissu, alors "neurotrophique" fera référence à la nutrition des neurones. C'est ce que nous voulons, peu importe que le facteur neurotrophique provienne de la cellule cible par le transport axonal rétrograde (facteur de croissance des nerfs) ou du cerveau, aussi par le transport axonal rétrograde (facteur neurotrophique dérivé du cerveau).

 

Facteurs neurotrophiques : "La fonction première des facteurs neurotrophiques est de transmettre des informations au soma neuronal concernant la qualité de la connexion entre un neurone et sa cible". Castrén E. (2013) Trophic Factors: Neurotrophic Factors. In: Pfaff D.W. (eds) Neuroscience in the 21st Century. Springer, New York, NY)

C'est tellement intéressant : les facteurs neurotrophiques sont libérés des cellules cibles, absorbés par les terminaisons des axones présynaptiques et transportés vers le corps cellulaire (le soma neuronal). Cela se fait par transport axonal rétrograde. Le soma neuronal est alors informé de la bonne connexion entre le neurone et la cellule cible. Si la connexion n'est pas bonne et que le corps cellulaire ne reçoit pas suffisamment de facteurs neurotrophiques, le neurone dégénère.

 

Ainsi, le transport axonal rétrograde transportera non seulement les déchets métaboliques de la cellule vers le soma dans le but de les transformer, mais il transportera aussi des molécules importantes et nécessaires à la survie de la cellule, à la vitesse de 200-300 mm par jour. (https://cellbiology.med.unsw.edu.au/cellbiology/index.php/2014_Group_4_Project#Fa st_Anterograde_Transport)

 

Le transport axonal antérograde fait passer le matériel produit dans le corps cellulaire à travers les microtubules, du soma jusqu’à la terminaison du neurone, à une vitesse de 200 à 400 mm par jour. Cela comprend les enzymes, les neurotransmetteurs, les neuropeptides et les lipides membranaires, qui seront utilisés pour des réparations de la membrane cellulaire et des terminaisons nerveuses. Mais il y a aussi une fibre nerveuse spécifique qui libère des substances dans son environnement : les fibres peptidergiques de type C.

 

Facteurs trophiques : Nous avons dit que les facteurs trophiques sont liés à la nutrition d'un tissu. Ici, les substances libérées dans l'environnement par les fibres de type C sont des substances chimiques qui favorisent l'inflammation neurogène : la substance P et le CGRP (Calcitonin Gene Related Peptide). À première vue, cela n'a pas l'air si nutritif.

Mais cela favorisera la guérison : "Le processus s'appelle l'inflammation neurogène. Il s'agit d'un processus inflammatoire stérile et généralement utile. Dans l'ensemble, il favorise la guérison et les réponses bénéfiques du système immunitaire, y compris la migration des leucocytes vers le site de la lésion." (The sensitive nervous system, David S Butler, Ed D, B Phty, GDAMt, M App Sc, Pt.)

 

 

Ainsi, nous pourrions peut-être considérer les facteurs trophiques comme étant les substances qui proviennent du soma et qui sont transportées dans l’axone pour atteindre les cellules cibles de façon antérograde et les facteurs neurotrophiques comme étant les substances qui pénètrent dans le nerf dans le but d’atteindre son soma et qui sont transportées dans l’axone de façon rétrograde.

 

Un dernier point : après un traitement, si les patients ressentent encore de la douleur, nous leur disons tous qu'il est normal que la douleur puisse être encore présente pendant un jour ou deux. Si l’on regarde de plus près la vitesse du transport axonal, n'est-ce pas le temps qu'il faudrait au soma pour produire et envoyer tout le matériel à la terminaison nerveuse de la fibre afférente de type C pour la "réparer" et la rendre moins sensible ?

 

 

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