Savourer les fleurs et leur médecine

Les fleurs inspirent par leur beauté, leur parfum et leur unicité. Difficile de ne pas tomber sous leur charme. Au Québec, dès le printemps, elles abondent dans les champs, les forêts, les marécages et même les bordures des routes ! Sachant que plusieurs d’entre-elles poussent de manière sauvage et avec générosité, nous pouvons nous permettre d’en récolter quelques-unes pour notre usage personnel. Avant de partir à leur rencontre, il sera important toutefois de récolter en conscience. S’agit-t-il d’une espèce rare ? Une plante qui a pris 20 ans à créer des fleurs ? Une plante nouvelle dans cette zone ? Semble-t-elle en mauvaise santé ? Ce sont toutes des questions importantes à se poser avant de garnir notre panier d’osier de ces beautés florales. Il faut aussi s’assurer de penser à ne prendre que ce que nous avons besoin et ne pas oublier de laisser une bonne part à nos amis les pollinisateurs. Pour vous aider à bien identifier l’espèce à laquelle vous avez affaire, il est fortement conseillé de vous procurer un guide d’identification contenant une clé d’identification. Voici quelques fleurs à utiliser de manière alimentaire ou médicinale cet été :

Fleurs médicinales et comestibles

Mauve musquée (Malva moschata)

La mauve est une plante vivace et sauvage de la famille des malvacées. Elle fleurit de juin à septembre. Elle est intéressante notamment pour les troubles digestifs et de l’appareil respiratoire. Fait appréciable: elle est aussi riche en vitamine C et vitamine E.

En alimentation : Elle est comestible et son goût est assez subtil. Elle est surtout très appréciée pour ses propriétés adoucissantes grâce à la présence de mucilages. Elle peut être ajoutée à des salades par exemple. Même les feuilles de mauve sont comestibles et peuvent se préparer un peu comme des épinards.

Lierre terrestre (Glechoma hederacea)

Le lierre terrestre est une petite plante de la famille des lamiacées qui produit de très petites fleurs mauves dès le printemps. Elle pousse dans les sous-bois et les milieux habités tels que les pelouses. Elle est souvent utilisée pour ses propriétés contre les infections virales des poumons. C’est une plante expectorante, anti-inflammatoire et elle aide à diminuer l’excès de mucus.

En alimentation : Elle est amère, aromatique et sucrée à la fois. Son goût est assez prononcé et mentholé. Les fleurs sont comestibles, de même que les feuilles. Les fleurs peuvent décorer les mets et les jeunes feuilles hachées peuvent être ajoutées aux salades ou encore cuites dans une soupe.

Trèfle rouge (Trifolium pratense)

Le trèfle rouge fait partie de la famille des fabacées (légumineuses). Il fleurit l’été et on peut l’apercevoir surtout aux abords des champs ou encore sur le bord des chemins. C’est une plante très intéressante pour sa richesse en nutriments, notamment le calcium. Le trèfle rouge est également un allié hors pair de la santé hormonale de la femme avec une affinité particulière pour les femmes en période de périménopause.

En alimentation : Les fleurs sont riches en nutriments et possèdent un bon goût sucré. On peut les consommer crues en salade ou en faire de la confiture ou du délicieux miel de trèfle ou encore du vinaigre. On peut aussi prendre les fleurs cuites quelques minutes, par exemple dans un riz.

Pissenlit (Taraxacum officinalis)

Le pissenlit n’a pas vraiment besoin de présentation, car il abonde sur nos pelouses. Il fait partie de la famille des astéracées. C’est une excellente plante pour son côté nutritif, notamment la présence de vitamine A, vitamine C, potassium et de nombreux oligo-éléments. On trouve également de l’inuline dans la racine, une fibre hydrosoluble appartenant aux prébiotiques et qui est excellente pour la santé intestinale.

En alimentation : On peut manger le bouton floral de pissenlit tel quel ou encore le mettre en vinaigre ou en lactofermentation pour faire des « câpres » de pissenlit. En salade, elles ajoutent de la couleur et de la texture à l’assiette et son goût est assez doux. Les feuilles se mangent aussi au printemps avant la floraison. Elles sont particulièrement amères et excellentes hachées en entrée dans une salade pour activer la digestion.

Brunelle commune (Prunella vulgaris)

La brunelle (ou prunelle) est une petite plante de la famille des lamiacées qui pousse un peu partout, dans les champs abandonnés et sur nos pelouses. Elle fleurit en été. On l’utilise en herboristerie entre autres pour plusieurs virus et le système immunitaire en général et les congestions lymphatiques qui affectent l’ORL. Elle a aussi des propriétés intéressantes pour le foie et la digestion.

En alimentation : Les fleurs de brunelle peuvent agrémenter les salades. Ses feuilles sont aussi comestibles, mais très amères.

Violettes (plusieurs variétés)

On dénombre plus de 26 variétés de violettes au Québec. Elles font partie de la famille des violacées et leurs fleurs sortent dès le mois de mai. Elles sont très répandues et embellissent les pelouses, les sous-bois et les milieux humides, selon la variété. La violette est riche en mucilages, ce qui peut soulager une toux ou encore une constipation.

En alimentation : Ses jeunes feuilles peuvent se mélanger à vos salades et les fleurs peuvent bien sûr décorer vos desserts ou vos plats favoris. On peut aussi en faire des sirops et gelées.

Rose sauvage (ou églantier)

Les rosiers sauvages poussent au Québec, notamment aux abords des routes, sur le bord du fleuve. On peut les récolter, dès la floraison en juin- juillet habituellement. La rose est une médecine pour le cœur, elle l’aide à s’ouvrir, elle apaise, elle calme. Ses pétales sont douces et apportent fraicheur et apaisement au niveau digestif et du système nerveux.

En alimentation : La rose peut servir à parfumer n’importe quel met. On peut ajouter les pétales à une compote, faire une eau infusée de roses ou encore fabriquer du sirop de roses par exemple.

Verge d’or (Solidago canadensis)

La verge d’or pousse à la fin de l’été jusqu’à l’automne et est abondante aux abords des champs et dans les campagnes. C’est une plante qui aide en cas de problèmes de reins de toutes sortes et de problématiques touchant le système respiratoire supérieur. On l’utilise aussi pour les allergies saisonnières.

En alimentation : Les fleurs broyées peuvent être ajoutées aux gâteaux, muffins, soupes et plats de poisson. Son goût est astringent, âcre et assez particulier.

par Catherine Drouin

Naturopathe spécialisée en santé de la femme EN SAVOIR PLUS